Les BBM, jour après jour

J'ai une collègue au boulot que j'aime bien. 30 ans, jeune mariée, nouvelle propriétaire d'une belle maison, pepsy, sexy, speedy et marrante comme tout. Elle me dit depuis toujours qu'elle ne veut pas d'enfant et qu'elle doit sans doute me choquer en disant cela car avec ma marmaille, ça doit être incompréhensible pour moi.

Pas du tout.

C'est justement parce que j'ai des enfants que je peux tout à fait comprendre qu'on puisse faire un autre choix. Je sais le bonheur d'avoir des enfants, je sais aussi combien tout à coup un poids énorme de responsabilités m'est tombé dessus, combien je me suis tellement sentie investie de cette mission si périlleuse d'élever au mieux ces enfants, combien la culpabilité, les interrogations, la crainte de mal faire ne me lâcheront plus avant longtemps, combien je tremble pour eux à chaque étape de leur vie. Je sais aussi que tel est mon destin et je n'aurai pas pu vivre sans enfants. Mais je peux comprendre que l'on ne souhaite pas investir autrement que sur soi-même. Que l'on veuille profiter de tout sans se sentir retenue au sol par des petites mains quémandeuses. Que l'on ne veuille pas d'un engagement aussi fort. Qu'on ne le sente pas.

Elle ne le sentait pas. Et elle est tombée enceinte. Son mari voulait un enfant. Elle, bof. L'idée faisait son chemin en attendant les examens. Mais l'oeuf était vide. Larmes. Culpabilité. Elle ne le voulait tellement pas que lui n'a pas voulu de son ventre. C'était peut-être vrai après tout. Je lui ai dit d'attendre. De ne pas céder à la pression. D'être sûre d'elle et de ses envies. Qu'être mère, ce n'était pas rien. Des mois plus tard, elle était de nouveau enceinte. Et heureuse.

Un lundi, elle m'a annoncé un garçon. Je suis sortie faire du shopping et je lui ai ramené un coq en métal. Elle collectionne les poules. Un coq me semblait de circonstance. Je suis arrivée à son bureau et je l'ai vu en larmes. Je lui ai tendu le coq en lui annonçant bien haut "Ton petit coq". Relarmes. Devant ma mine déconfite, les collègues m'ont fait un signe du genre "Rien de grave, laisse tomber".

Je l'ai croisée plus tard, toujours en larmes, à la photocopieuse. Elle voulait une fille. Elle avait décidé qu'elle aurait une fille. Alors un garçon. Elle n'était pas sûre de savoir faire avec lui. Et son zizi. Elle ne saurait jamais l'aimer. Elle ne pourrait pas l'aimer. C'est sûr. Un vrai drame. Son mari, excédé, lui a conseillé d'aller avorter. Ambiance. Elle m'a posé 1000 questions : à mon 2è fils, qu'est-ce-que j'ai pensé ? Et les filles c'est mieux hein ? Et les garçons, ça se bat toujours c'est ça ?

J'hésitai entre rires et désolation. Je ne suis pas psy. Ni même très empathique alors j'ai essayé de ne pas sourire de sa souffrance que je sentais vraie. Je lui ai dit qu'on ne pouvait pas tout contrôler. Qu'elle ne pouvait gérer son ventre comme son boulot. Qu'il fallait de temps en temps accepter d'avoir des surprises, de lâcher un peu du lest, et d'attendre pour voir. Et puis au 5è mois, on a toujours un coup de mou et on est à fleur de peau alors patience.  Elle a reniflé un grand coup, m'a remercié et est retournée à son bureau.

Elle accouche en février ... (à suivre)

Aujourd'hui, un catalogue de jouets dans ma boîte aux lettres. J'en avais eu un sur mon bureau, il y a 2 jours. Mais c'est normal, on vend aussi des jouets là où je bosse. Et comme les catalogues sortent toujours plusieurs semaines avant leur distribution, je ne me suis pas posée de question.

Mais celui-là était dans ma boîte aux lettres. J'ai été surprise. Déjà Noël ! Mais j'ai à peine pu profiter de l'automne ... (j'adore l'automne ET l'hiver, c'est comme ça). La semaine dernière encore j'étais en tee-shirt dans les rues. Bon, pourquoi pas, Noël c'est sympa aussi. Et les enfants seront ravis. Et je l'ai ramené à la maison ce catalogue.

La mauvaise idée.

J'avais déjà oublié que l'année dernière, je m'étais jurée de ne PLUS JAMAIS ramener ce genre de trucs à mes enfants. Ils sont comme fous. Déjà, Petit Lui découpe 3 jouets par page. Grand Lui du coup ne peut plus consulter le catalogue qui est rapidement en lambeau. Ca se dispute. Ca me réclame le même catalogue en double. Bien sûr, je vais courrir chez TRus, Och, Carf & cie, je n'ai que ça à faire ... Petit Lui fait des listes interminables en m'expliquant que le Père Noël ne paie pas les jouets (ouai, vivement qu'il grandisse celui-là).  "Mais il faut en laisser pour les autres mon chéri". "Ne t'inquiète pas Maman,tu as vu tout ce qu'il y a chez TRus, je suis sûr qu'il y en aura pour tout le monde". M'épuise. Alors j'avais dit NIET. Terminé. Et j'ai oublié.

Mais la mémoire m'est vite revenue. Donc j'annonce officiellement que c'est le seul catalogue qui rentrera chez moi cette année. Non mais.

Mais alors, du coup, ça veut dire que les enfants vont me traîner dans les magasins de jouets pour pouvoir quand même faire leur choix de Noël ? Glurps ...

Le mercredi, c'est saghetti. Ou presque. En tout cas, c'est pâtes le midi. Ca fait des années que ça dure et ça n'a pas l'air de leur déplaire. Au départ, c'était parce que les grands avaient des activités l'après-midi alors les pâtes avant le sport, c'est bien. Et c'est resté.

Et donc l'après-midi :

Hockey ? Rugby américain ?

Non

Escrime. Le Mercredi. Le Vendredi.

Et chaque mercredi, pour le goûter, ils choisissent à tour de rôle la recette de leur choix. Aujourd'hui, c'est Elle, et c'est :

Mortellous Chocolate Cookies (les bien nommés)

1. Préchauffer le four à 160°.
2. Casser 220g de chocolat en morceaux, ajouter 60g de beurre et faire fondre au micro-ondes.
3. Mélanger 110g de farine, 1/2 cc de levure, 1/2 cc de sel dans un saladier.
4. A part, fouetter 2 gros oeufs avec 160g de vergeoise blonde. Y ajouter le chocolat fondu puis la farine.
5. Répartir des petits monticules de pate sur une plaque de cuisson recouverte de papier sulfurisé. Décorer avec des petits morceaux de chocolats.
6. Cuire à chaleur ventilée pendant 10 minutes (pas une seconde de plus). Les cookies vont s'étaler et se craqueler.
7. Laisser refroidir avat de manipuler.

Vous m'en direz des nouvelles. (recette tirée du délicieux site "cakesinthecity.blogspot.com")

A mon tour.

A force de me voir naviguer sur tous ces blogs déco, mode, cuisine, les enfants insistaient pour que eux aussi puissent voir leur trombine sur le net. Un peu comme un album photos, que l'on aime feuilleter de temps à autre pour se souvenir des moments passés. L'homme aussi trouvait l'idée sympa. Alors voilà, c'est fait. Mais ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'est je ne leur annoncerai pas l'ouverture de ce blog. Enfin, pas tout de suite. J'aime l'idée que ce blog soit à moi seule. De pouvoir y raconter ce que je veux, quand je veux. Pas forcément d'en faire un album photos. Non. Plutôt y raconter ce qui fait ma vie, mon quotidien, notre vie de famille.

Enfin, on verra bien.